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Modus Vivendi... Ou le journal d'une parisienne
3 décembre 2011

Au loup, au loup! (suite)

 Bougie_005__

J'arrive dans son immeuble, je sonne à l'interphone, et découvre son prénom... Je le garderai pour moi. Il restera, pour vous, mon loup.
Je monte l'escalier, et je trouve sa porte entrouverte. J'entre, timidement, le coeur battant une chamade frénétique et incontrôlable... A l'intérieur, les rideaux sont tirés, les lumières éteintes. Quelques bougies, disposées ça et là, éclairent la pièce en diffusant une lumière orangée douce et apaisante. Je sens sa présence, il est debout, et pose un vinyl sur un tourne-disque... Mon coeur fait un salto arrière dans ma poitrine lorsque je reconnais ces notes de piano uniques au monde. Comment a-t-il pu savoir? Ce n'est pas mis sur mon profil, il n'a pas pu le lire où que ce soit, je n'avais même pas parlé de mon goût pour la musique classique, et pourtant, ce soir là, il fait résonner dans son appartement des compositions d'Erik Satie, mon compositeur préféré... Autant dire que je suis époustouflée.

Un sourire franc étire mes lèvres, tandis que je défais mon écharpe et retire mon manteau que je pose sur son canapé. Son salon est chic, tout est ordonné avec soin. J'apprécie le cadre. Et je m'avance vers lui. Je lève mes yeux vers les siens, il est immense... Pensez donc, 1,90m quand même! Et pas filiforme, juste parfaitement proportionné, de la chaire à mettre sous mes doigts, j'en frémis déjà. Mais surtout je rencontre son regard. Ses yeux au bleu presque trop parfait font capituler mon angoisse dans la seconde. Il prend délicatement mon visage entre ses mains, et s'empare de ma bouche. Le sol s'effondre sous mes pieds, il n'y a plus d'endroit, il n'y a plus d'envers, je m'envole. Il est effectivement brun, avec une chevelure divine qui est rapidement investie par mes mains avides de sentir la sensation de la soie brune sur la pulpe de mes doigts. Le baiser est sensuel, il devient rapidement sauvage. La fièvre nous gagne en un instant, une harmonie naturelle s'installe entre nous comme si nous avions fait l'amour depuis toujours. Peu à peu il m'entraine vers sa chambre, où il me fera l'amour avec douceur, parfois avec plus de violence. Après avoir joui deux fois, nous nous endormons dans les bras l'un de l'autre, mais plus tard en nous éveillant, nous recommencerons, plus fort, plus sauvagement...

Enfin, nos corps repus du plaisir des sens, nous commençons à discuter. De l'exposition sur les peintres expressionnistes allemands que nous avons vu tous les deux à la pinacothèque, nous échangeons nos impressions, avec un naturel franchement déstabilisant après cette animalité qui s'est emparée de nos corps quelques minutes plus tôt. Il a une voix grave, mais flottante, on dirait qu'il plane en permanence, et ça me trouble, ça lui fait un vibrato ensorcelant. Il est beau. vraiment. Je n'ai jamais dit ça de mes amants, je les trouve attirants, charmants, mais jamais beau, dans le sens le plus pur du terme. Il a un chic de dandy, un air détaché irrésistible. Il m'apaise de sa voix calme, je profiterai un long moment de cet instant post-coïtal assez merveilleux. Nous parlons des oeuvres de Franz Marc, et de ses "Grands chevaux bleus", je confie quelques détails sur le parcours de ma vie qui n'ont aucun intérêt mais ont le mérite d'éloigner l'instant fatidique de mon départ...

La semaine suivante, nous recommencerons. Un rituel s'est installé entre mon loup et moi. Je viens tous les dimanches, la porte est ouverte, nous ne nous disons pas un mot, tant que nos corps ne se sont pas retrouvés en une étreinte passionnelle. Nous avons décidé de réaliser quelques uns de nos fantasmes, nous scénarisons parfois nos rencontres, j'aime quand il m'envoie un message coquin, ou qu'il m'impose une tenue pour nos entrevues, et je me découvre plus libérée que jamais entre ses mains habiles et brûlantes. C'est mon amant numéro un, le seul dont j'attends la rencontre, le seul que mon corps réclame à corps et à cris. J'aime sa violence entrecoupée d'épisode de douceurs, je ressens mon corps plus que jamais lorsqu'il me fait l'amour, j'entrevois  toute l'intensité de ma vie la plus érotique qui soit. Grâce à lui, j'ai déjà repoussé quelques tabous que je m'imposais, par principe, par complexe, ou par simple éducation puritaine. Je découvre l'acte sexuel sous un jour nouveau. Il m'a libérée, et pour tout cela, je ne peux que lui dire, merci.

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Modus Vivendi... Ou le journal d'une parisienne
  • Le journal d'une normande émigrée à Paris, qui vit sa vie en hédoniste acharnée, vous lirez la description de mes plaisirs sous toutes leurs formes, culturels, sexuels, amicaux, gastronomiques...
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